Le Dr Pierre Coulon est présent au Congrès National des Optométristes pour communiquer à la Société Suisse pour l’Optique et l’Optométrie (SSOO).
Tumeurs de paupières : quand faut-il référer ?
Le Dr Pierre Coulon est un oculoplasticien et ophtalmo-chirurgien spécialisé dans les chirurgies réparatrices de la région palpébrale. Il travaille actuellement à la Clinique de l’Oeil de Sion, en Valais. Il a cependant déjà travaillé dans différents endroits en France, notamment à Bordeaux où il était chef de clinique de l’université, et également au Vietnam et en Nouvelle Calédonie. De plus, il donne régulièrement des présentations lors de congrès internationaux et dans des universités.
Dans la littérature, on estime que 10% environ des tumeurs cutanées malignes du corps concernent les paupières et la région péri-oculaire. Dans cette région, on va retrouver nombre de lésions bénignes mais aussi toutes les tumeurs cancéreuses de la peau comme le mélanome, la plus dangereuse, mais aussi les carcinomes épidermoïdes et basocellulaires. Les optométristes dans leur exercice sont probablement les mieux placés dans la chaîne de soin pour faire face à cette « pseudo-épidémie » puisqu’entre 1980 et 2018 les cancers cutanés tous types confondus de la face et du cou, ont augmenté de 730% chez l’homme et 260% chez la femme.
Télécharger en .pdfCommuniqué de presse du Dr Coulon
Tumeurs de paupières : quand adresser ?
Les cancers cutanés des paupières représentent environ 20% des cancers cutanés du visage et 10% de tous les cancers cutanés. Leurs prises en charge doit être rapide car la chirurgie de ces cancers doit répondre à 3 impératifs à savoir : impératif carcinologique curateur, impératif fonctionnel mais aussi impératif esthétique. C’est dans le délai de prise en charge que réside la clef du succès. Plus la tumeur est petite, plus la chirurgie sera aisée et conservatrice. Les optométristes et les opticiens sont, de par leur profession, en première ligne du dépistage. Dépistage actuel trop souvent tardif avec un délai dramatiquement long qui avoisine en moyenne 18 mois. Il semble utile de rappeler qu’un carcinome baso-cellulaire qui envahit la graisse orbitaire peut être sanctionné par une chirurgie d’exentération qui enlève tout le contenu orbitaire. Que les carcinomes épidermoïdes et sébacés sont à l’origine de métastases voir d’une mortalité de 25% à 5 ans dans le cadre du carcinome sébacé. Ce congrès est aussi l’occasion de lancer une télé-expertise adaptée à cette pathologie spécifique. Après une présentation sémiologique iconographique et didactique, les Optométristes-Opticiens pourront adresser par internet les photos des lésions palpébrales et recevrons dans la semaine suivante la conduite à tenir. Nous sommes tous persuadés que cet exemple de partenariat ne peut être que bénéfique pour les patients et tout l’ensemble de la chaine de soin.